Le plafonnement de l’IFI : Ce qu’il faut savoir

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L’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) est un impôt spécifique en France, applicable aux contribuables détenant un patrimoine immobilier dépassant un certain seuil. Toutefois, son montant est plafonné pour éviter qu’il ne dépasse un seuil raisonnable en proportion des revenus perçus. Ce principe de plafonnement, inscrit dans l’article 979 du Code Général des Impôts (CGI), est essentiel à comprendre pour optimiser sa déclaration fiscale. Cet article vous propose une analyse détaillée du mécanisme, de ses calculs et de ses implications pratiques.

 

I. Principe du plafonnement de l’IFI : Comprendre le fonctionnement

 

A. Définition et cadre légal

 

Selon l’article 979 du CGI, le montant de l’IFI est plafonné de sorte que le total formé par cet impôt et les impôts dus au titre des revenus de l’année précédente ne dépasse pas 75 % des revenus nets de cette même année. En cas de dépassement, l’excédent est déduit de l’IFI à payer. Cependant, cette réduction ne peut ni s’imputer sur l’impôt sur le revenu, ni donner lieu à une restitution.

Le mécanisme vise à préserver une équité fiscale en proportionnant l’imposition immobilière aux capacités contributives des ménages.

 

B. Calcul du plafonnement

 

Les contribuables sont tenus de calculer eux-mêmes le montant du plafonnement. Cette opération s’effectue via l’annexe 5 de la déclaration IFI. Deux éléments essentiels doivent être déterminés :

  • Le montant des impôts à retenir, comprenant l’IFI avant plafonnement et l’ensemble des impôts dus au titre des revenus de l’année précédente.
  • Les revenus nets de l’année précédente, qui serviront de base pour déterminer si le seuil de 75 % est dépassé.

 

II. Les éléments pris en compte dans le calcul

 

A. Impôts à intégrer pour le plafonnement

 

Le plafonnement englobe plusieurs composantes fiscales. Parmi elles :

  • L’IFI lui-même, avant l’application du plafonnement.
  • L’impôt sur le revenu, incluant :
    • L’impôt calculé selon le barème progressif.
    • Les prélèvements libératoires.
    • Les prélèvements sociaux, comme la CSG.
    • La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus.
    • Les taxes spécifiques, telles que la taxe sur les métaux précieux ou la surtaxe sur les plus-values immobilières excédant 50 000 €.

À noter : Les revenus des personnes non concernées par l’assiette de l’IFI, comme les enfants majeurs rattachés au foyer fiscal, ne doivent pas être pris en compte. Si ces revenus sont partiellement intégrés, une proratisation de l’impôt sur le revenu doit être effectuée.

 

B. Revenus nets à considérer

 

Le calcul s’appuie sur les revenus nets de l’année précédente, déclarés l’année suivante. Il est important de préciser que :

  • Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu n’intervient pas dans ce calcul. Seul le montant définitif de l’impôt, établi après la déclaration annuelle, est pris en compte.
  • Les revenus imposables perçus à l’étranger doivent être inclus si ces derniers ont été déclarés au fisc français.

 

Le plafonnement de l’IFI représente une mesure de justice fiscale, permettant de limiter la pression fiscale exercée sur les foyers disposant d’un patrimoine immobilier important mais de revenus modestes. Néanmoins, son calcul repose sur des règles précises, nécessitant une maîtrise des différentes composantes fiscales et une attention particulière lors de la déclaration.

Pour garantir une optimisation fiscale et éviter les erreurs, il est conseillé de consulter un expert-comptable. Ce dernier pourra vous accompagner dans l’établissement de votre déclaration d’IFI et dans l’application correcte du plafonnement, en conformité avec les règles en vigueur.

 

ECP

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